Chez Haas F1, Komatsu ne fera pas du « Guenther Steiner »

Ayao Komatsu a pris cette année la tête de l’équipe Haas en remplacement direct du Team Principal historique de l’écurie américaine, l’Italien Guenther Steiner. Si le Japonais doit assumer pour la première fois de sa carrière un tel poste, il n’en demeure pas moins motivé pour faire avancer son équipe dans la bonne direction et la faire décoller de la dernière place du championnat du monde où elle se trouve actuellement.

« Je suis vraiment bouleversé par le soutien positif qui m’a été apporté. » a déclaré Ayao Komatsu à Formula1.com lors de sa toute première interview depuis qu’il a obtenu son nouveau poste chez Haas.

« Tout le monde a été vraiment positif, enthousiaste et solidaire. Donc, je suis très enthousiasmé par ce que nous pouvons améliorer avec les gens que nous avons ici. Je sais qu’il y a beaucoup de gars talentueux et de grande qualité ici, donc je veux vraiment leur fournir l’environnement et le cadre afin qu’ils puissent montrer le meilleur d’eux-mêmes. »

Komatsu remplace Guenther Steiner qui a joué un rôle clé dans la constitution de l’équipe en partant de zéro et qui est devenu une vraie star grâce à la série de Netflix Drive to Survive et le Japonais – au caractère bien différent de son prédécesseur – assure qu’il ne cherchera pas à faire « du Steiner ».

« Bien sûr, je n’essaie pas d’être Guenther Steiner ! C’est une personne très différente. Honnêtement, nous nous entendions très bien. Nous nous respectons, nous respectons les positions et les rôles de chacun pendant et en dehors du travail. Nous allions aussi beaucoup dîner ensemble pendant les week-ends de course – encore une fois, pas pour parler de travail, mais parce que nous nous entendions bien. Mais je ne suis pas là pour remplacer Guenther Steiner en tant que personnage. »

« C’est un personnage très différent, comme vous le savez, et il a des forces et des faiblesses très différentes des miennes. Je n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre et Gene [Haas, propriétaire de l’équipe] le sait et si Gene voulait un remplaçant à Guenther Steiner de cette façon, il aurait nommé quelqu’un d’autre. Je comprends donc que Gene veut quelque chose de différent et j’essaierai d’être la meilleure version de moi-même plutôt que d’essayer d’être quelqu’un d’autre. »

Plus axé sur la technique 

Komatsu admet sans complexe qu’il n’a pas d’expérience en tant que Team Principal, mais lors d’une conversation avec le propriétaire Gene Haas, il est devenu clair que son patron voulait changer de tactique et avoir un leader plus axé sur la technique, alors qu’il recrutera ensuite un poste distinct (probablement un directeur d’exploitation) pour s’occuper des autres domaines.

« Quand on m’a donné cette opportunité, j’ai simplement dit clairement à Gene : ‘Vous connaissez mon expertise, cela ne sert à rien que j’essaye de me concentrer sur le côté marketing et d’essayer d’obtenir un parrainage parce que ce n’est pas là que se trouvent mes compétences' ». explique Komatsu. 

« Dans ce domaine, j’ai besoin de quelqu’un d’autre qui est un expert dans ce domaine pour le diriger, puis je peux me concentrer sur le côté technique, en essayant d’avoir une organisation qui nous permette d’améliorer le côté technique de l’équipe. »

« Alors oui, c’est une responsabilité très différente, mais en même temps, quel que soit le travail que j’ai fait – et j’ai été dans la dynamique des véhicules, ingénieur de performance, ingénieur de course, ingénieur de course en chef – lorsque vous faites votre travail actuel, vous faites toujours de votre mieux dans le travail que vous faites mais vous regardez aussi « ok, quelles sont les autres contraintes ? » Si certaines choses sont améliorées, comment puis-je faire un meilleur travail ? »

« En plus de mon travail précédent, cette équipe compte bien sûr beaucoup pour moi car j’étais là depuis le premier jour. Je connais le potentiel de cette équipe, donc dans certains domaines, je peux voir  « oh, peut-être que vous pourriez envisager de faire les choses différemment, etc ». Donc, dans ce sens, nous ne sommes pas à court d’idées, si vous voulez, donc il y a de nombreux domaines dans lesquels nous pouvons nous pencher pour améliorer l’équipe. »

Pas de changement radical

Le Japonais a laissé entendre qu’aucun changement radical ne doit être attendu à court terme chez Haas, car Komatsu estime qu’il y a des gains à réaliser dans plusieurs domaines clés de l’équipe : « Je crois qu’avec ce que nous avons, nous pouvons faire un meilleur travail, c’est sûr. » a-t-il ajouté.

« Avec les gens, avec les idées que les gens ont, si nous les mettons ensemble, je suis sûr que nous pouvons faire un bien meilleur travail. »

« Et puis une fois que nous arrivons au stade où nous pourrons dire que nous avons maximisé et que nous sommes une équipe de course efficace, alors il y aura une prochaine étape. Mais je pense que nous en sommes loin si vous voulez, alors oui, je me concentre sur l’amélioration de ce que nous avons, c’est sûr, pour commencer. »

« Quoi que nous apprenions au cours de l’année 2024, je suis sûr que cela nous aidera à définir très clairement ce que nous ferons dans cinq ans, huit ans, dix ans. »

Avec trois usines positionnées dans trois pays différents (Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis), l’équipe Haas peut rencontrer à certains moments des problèmes de communication qui ont évidemment un impact sur les performances. Bien qu’il admette que ce point ne peut pas être résolu rapidement, Komatsu pense qu’il peut être amélioré à court terme.

« Bien sûr, les désaccords surviennent partout. C’est sain. Ce n’est pas un problème. Mais pour avancer, tout le monde doit être sur la même ligne. Nous avons réglé tous les désaccords, en tant qu’équipe, nous avons décidé d’aller dans cette direction. »

La VF-24 est-elle meilleure que la VF-23 ?

Concernant la monoplace 2024, l’équipe Haas fera rouler la VF-24 pour la première fois lors d’un shakedown à Silverstone le 11 février, avant de reprendre la piste une deuxième fois à Bahreïn deux jours avant les débuts des essais hivernaux.

Bien que l’équipe Haas a beaucoup travaillé au cours de l’hiver pour faire en sorte de développer une monoplace rapide, Ayao Komatsu admet que le début de saison pourrait être difficile pour son équipe.

« La voiture 24 est une étape claire, mais je ne pense pas qu’elle soit suffisamment bonne face à la concurrence pour commencer, car nous avons commencé assez tard. » explique le Japonais.

« Nous avons également modifié le concept très tard, puis en procédant à la mise à niveau d’Austin [au GP des Etats-Unis en 2023], nous avons un peu détourné nos ressources. Je suis réaliste quant à la voiture que nous présenterons à Bahreïn, mais pas de manière négative. Ce n’est pas la faute de nos ingénieurs, de nos gars. Ce sont de bonnes personnes. »

« Pour moi, la clé est que quelle que soit la voiture que nous aurons à Bahreïn, quel que soit le problème que nous rencontrons, nous essaierons de le comprendre et ensuite de partir de là en tant qu’équipe. »

« Nous sommes une petite équipe comme vous le savez. Nous devons agir ensemble, sinon nous n’avons aucune chance. Pour répondre directement à votre question pour savoir si c’est un pas en avant. Est-ce assez bien ? Non, mais ce que nous faisons à partir de ce moment-là, c’est de voir comment nous pouvons montrer que nous pouvons améliorer l’équipe. »

Pour rappel, l’équipe Haas a terminé à la dernière place du championnat du monde des constructeurs en 2023.

McLaren crée la surprise et dévoile la livrée de sa F1 2024

L’équipe McLaren a créé la surprise ce mardi 16 janvier en dévoilant la livrée de sa monoplace pour la saison 2024 de Formule 1, une livrée papaye, anthracite et avec une touche de chrome comme avaient demandé les fans.

McLaren a en effet choisi d’intégrer certains des éléments qui ont été plébiscités par les fans l’an dernier lorsque l’équipe de Woking a participé au championnat du monde 2023 avec différentes livrées sur sa MCL60. A ce titre, on retrouve en 2024 une touche de chrome utilisé sur la MCL60 au Grand Prix de Grande-Bretagne ou encore le noir utilisé lors de la tournée Asiatique.

« Nous sommes ravis de lancer notre livrée Formule 1 2024 avant la nouvelle saison. Le design est génial et j’ai hâte de courir et de la voir prendre vie sur la piste le mois prochain. » a déclaré le PDG de McLaren, Zak Brown.

« Nous n’avons pas commencé 2023 comme nous le souhaitions, mais Andrea [Stella, Team Principal] et l’équipe ont fait un excellent travail après l’entrée en vigueur de la restructuration organisationnelle, et le travail acharné se poursuit alors que nous poursuivons cet excellent élan dans la campagne 2024. »

« Je suis convaincu que le duo passionnant composé de Lando [norris] et Oscar [Piastri] continuera à créer d’autres méga souvenirs ensemble après une seconde moitié de l’année dernière aussi impressionnante qui a vu l’équipe terminer quatrième du championnat avec 302 points. »

mclaren mcl38
La McLaren s’appellera MCL38 en 2024

« Ce sont autant de progrès par rapport à l’année précédente alors que nous poursuivons notre mission de pousser et de rivaliser en tête de la grille. »

« Nous sommes impatients de réaliser nos ambitions et avec nos précieux partenaires et nos fantastiques fans à bord, ils joueront une partie intégrante du voyage cette saison. Nous sommes reconnaissants de leur soutien continu et savons qu’ils partagent également notre passion pour le succès. »

Il est bon de noter que la monoplace de McLaren pour 2024, la MCL38, sera dévoilée le 14 février avant de se rendre aux essais de pré-saison sur le circuit international de Bahreïn du 21 au 23 février avant la course d’ouverture de la saison au Grand Prix de Bahreïn 2024 le 2 mars.

Christian Horner : « La RB20 a de grandes chaussures à remplir »

Le directeur de Red Bull Racing, Christian Horner, a répondu indirectement aux propos tenus par son pilote de développement Jake Dennis, qui a indiqué récemment que la RB20 de la saison 2024 sera tout aussi dominante que la RB19 de la saison passée.

Dans un entretien accordé au Mirror, Jake Dennis – pilote de développement de Red Bull – s’est montré un brin inquiétant pour les rivaux de Red Bull, mais également pour les fans en déclarant que la RB20 – qu’il a évidemment pu piloter dans le simulateur – serait extrêmement rapide (article à lire ici).

Interrogé par nos confrères de PlanetF1 pour savoir s’il pense comme son pilote de développement que la RB20 sera tout aussi dominante que la monoplace de la saison 2023, Christian Horner a expliqué : « [les pilotes de simulateur] disent que c’est une évolution, pas une révolution – mais c’est un simulateur, et cela reste toujours un monde virtuel. »

« Bien sûr, vous souhaitez une corrélation entre la piste et le simulateur, ce qui a eu tendance à être le cas au cours des deux dernières années. J’espère que nous faisons des progrès, mais le chronomètre ne ment jamais et nous ne le verrons qu’en arrivant sur la piste. »

« Seul le temps nous le dira, je veux dire, la RB19 est la voiture la plus performante de l’histoire de la Formule 1. Donc, elle [la RB20] a de grandes chaussures à remplir. »

« Mais il y a toujours des attentes dans ce métier. La RB19 [de 2023] avait encore des éléments que nous pouvions améliorer et l’équipe a travaillé dur pour y parvenir et y remédier au cours de l’hiver lors de la phase de conception. »

Quand on lui demande s’il est possible de quantifier à ce stade de l’année le temps [au tour] que Red Bull aurait pu gagner avec la RB20 au cours de l’hiver, Horner a répondu : « Je pense que c’est impossible à quantifier. »

« Nous verrons quand nous irons sur la piste. Tout cela n’a aucun sens si quelqu’un fait un bond en avant et que vous êtes en retard de trois dixièmes. Tout est subjectif à cette période de l’année. »

« Je suis sûr que tout le monde est concentré pour essayer de nous battre cette année, et pourquoi ne le feraient-ils pas ? Nous ne pouvons nous concentrer que sur nous-mêmes, l’usine est très occupée en ce moment alors que nous nous préparons pour une grande année avec un nombre record d’événements et de courses. »

Seule certitude pour Christian Horner à ce stade, les objectifs fixés par l’équipe en termes de développement ont tous été atteints avant le lancement officiel de la nouvelle monoplace. 

« Je pense que oui en ce qui concerne les objectifs. » a-t-il expliqué lorsque lui demande si tous les objectifs ont été atteints.

« Nous n’avons pas beaucoup de tests de pré-saison. Nous avons beaucoup de choses sur lesquelles nous concentrer et à faire, mais c’est toujours une période de l’année chargée à l’usine dans la phase de planification de la saison à venir. »

Ce lundi, l’équipe Red Bull a dévoilé la date de présentation de sa monoplace pour la saison 2024 de Formule 1 (voir le calendrier des présentations ici). 

Red Bull dévoile la date de présentation de sa F1 2024

L’équipe championne du monde en titre, Red Bull, a dévoilé la date de présentation de sa monoplace pour la saison 2024 de Formule 1 qui débutera le 29 février avec le Grand Prix de Bahreïn. 

La RB20 qui sera pilotée cette saison par le triple champion du monde Max Verstappen et son coéquipier Sergio Perez sera dévoilée le 15 février. Aucun détail concernant cette présentation n’a encore été révélé par l’écurie de Milton Keynes.

Passage obligatoire pour toutes les équipes de la grille avant de participer aux essais de pré-saison, la présentation des monoplaces est une véritable tradition en Formule 1 que les fans attendent toujours avec une grande impatience après plusieurs semaines « en hibernation » en raison de la trêve hivernale. 

Qu’il s’agisse d’une présentation dématérialisée (c’est à dire une présentation en ligne avec des rendus 3D) ou bien une présentation plus classique, le lancement des nouvelles monoplaces reste toujours un moment particulier pour tout fan qui se respecte, puisque cela signifie le début d’une nouvelle saison.

Dans le tableau ci-dessous, vous pourrez retrouver toutes les dates de présentation des différentes écuries de la grille. Ce tableau est mis à jour en temps (quasi) réel dès qu’une équipe communique de façon officielle sur le lancement de sa future monoplace 2024.

Dates présentation F1 2024

Equipe Date Châssis
Haas Photos VF-24
Williams Photos FW46
Stake F1 TeamPhotos C44
Alpine Photos A524
Visa Cash App RBPhotos VCARB01
Aston Martin Photos AMR24
FerrariPhotos SF-24
McLaren Photos MCL38
Mercedes Photos W15
Red Bull PhotosRB20

Alpine et Mercedes dévoilent la date de présentation de leur F1 2024

Les équipes Alpine et Mercedes ont dévoilé ce lundi la date de présentation de leur monoplace pour la saison 2024 de Formule 1 qui débutera le 29 février avec le Grand Prix de Bahreïn.

En ce qui concerne Alpine, l’écurie du constructeur français dévoilera sa monoplace 2024 [la A524] le 07 février lors d’un événement de lancement de la saison 2024 de ses activités en sport automobile, incluant le championnat du monde d’Endurance et la Formule 1. Plus d’informations seront dévoilées en temps voulu concernant cet événement.

Chez Mercedes, l’équipe du constructeur allemand dévoilera sa W15 de la saison 2024 le mercredi 14 février lors d’un événement diffusé sur internet depuis le circuit de Silverstone au Royaume-Uni où la monoplace de George Russell et Lewis Hamilton fera ses premiers tours de roue dans le cadre d’un shakedown.

Dans le tableau ci-dessous, vous pourrez retrouver toutes les dates de présentation des différentes écuries de la grille. Ce tableau est mis à jour en temps (quasi) réel dès qu’une équipe communique de façon officielle sur le lancement de sa future monoplace 2024.

Dates présentation F1 2024

Equipe Date Châssis
Haas Photos VF-24
Williams Photos FW46
Stake F1 TeamPhotos C44
Alpine Photos A524
Visa Cash App RBPhotos VCARB01
Aston Martin Photos AMR24
FerrariPhotos SF-24
McLaren Photos MCL38
Mercedes Photos W15
Red Bull PhotosRB20

Pat Fry regrette le manque de soutien de la direction chez Alpine F1

Le nouveau directeur technique de l’équipe Williams, Pat Fry, est revenu sur les circonstances de son départ de chez Alpine en 2023, le Britannique expliquant qu’il n’avait pas eu le soutien nécéssaire de la part de la direction du groupe Renault à l’époque pour mener à bien son projet au sein de l’écurie du constructeur français.

Pat Fry a commencé son voyage en Formule 1 en 1987 et, depuis lors, il a occupé des postes d’ingénieur senior dans certaines des équipes les plus prestigieuses du sport, notamment McLaren et Ferrari. Tout au long de sa carrière, Pat Fry a joué un rôle central dans la réalisation de nombreux succès et a contribué à de multiples victoires en course et en championnat.

Pendant son séjour chez McLaren, qui a duré 17 ans, Fry a apporté une contribution significative au succès de l’équipe. Il a joué un rôle déterminant dans l’obtention de 66 victoires en Grand Prix, d’une victoire au championnat des constructeurs et de trois championnats des pilotes.

En 2010, Pat Fry a entamé un nouveau chapitre de sa carrière en rejoignant Ferrari en tant que directeur technique adjoint. Au fil des ans, il a assumé des rôles cruciaux tels que responsable de l’ingénierie des pistes de course, directeur du châssis et directeur de l’ingénierie au sein de l’équipe basée à Maranello.

Après une courte pause, Pat Fry est revenu en Formule 1 en 2016 en tant que consultant en ingénierie pour Manor Racing avant de rejoindre temporairement McLaren en tant que directeur de l’ingénierie sur une base contractuelle en 2018. Son sens technique et son leadership ont contribué à la remarquable quatrième place de McLaren dans la bataille des constructeurs.

En février 2020, Pat Fry a rejoint l’équipe Alpine F1 en tant que directeur technique du châssis, puis a assumé le poste de directeur technique en février 2022. À ce titre, il a supervisé toutes les activités techniques de l’équipe basée à Enstone et a contribué à guider Alpine jusqu’à la quatrième place au championnat du monde des constructeurs en 2022.

Mais en 2023, Pat Fry a pris la décision de quitter Alpine pour rejoindre Williams, le Britannique expliquant que la direction de Renault (à qui appartient Alpine) ne lui a pas laissé suffisamment de temps pour mener à bien son projet qui était de faire d’Alpine une équipe gagnante en Formule 1.

« Les trois premières années ont été formidables, tout le monde à Enstone devrait être fier de ce que nous avons réussi à réaliser. » explique Fry dans un entretien accordé au site de la Formule 1.

« Nous étions cinquième, mais année après année, nous avons conçu et développé une meilleure voiture et nous avons terminé à la quatrième place [en 2022]. Je voulais faire plus, je voulais finir par bâtir une autre équipe gagnante. Mais nous n’étions pas vraiment assez engagés pour dépasser la quatrième place. »

« Nous aurions pu dire que nous pouvions le faire, mais nous n’avons jamais eu l’adhésion de la direction pour aller plus loin, alors en mars [2023], j’ai décidé que j’étais allé aussi loin que possible et que je chercherais autre chose. James [Vowles, Team Principal de Williams, ndlr] me harcelait depuis un moment et c’est une opportunité fantastique. »

L’arrivé chez Williams

Pat Fry Williams
Le directeur technique de Williams, Pat Fry

Après avoir quitté Alpine en juillet 2023, Pat Fry a observé une période de jardinage obligatoire, ce qui veut dire qu’il n’a pas pu rejoindre Williams avant le mois de novembre 2023. Lors des deux derniers mois de l’année 2023, Fry a d’abord fait un « état des lieux » de sa nouvelle équipe, avant de commencer à mettre en place des changements.

« J’ai essayé de comprendre comment nous travaillons, ce qui est nécéssaire et dans quoi nous excellons. » a expliqué Fry à propos de ses premiers travaux chez Williams.

« Certaines choses sont meilleures que là où j’ai été et il y a certaines choses, enfin pas mal de choses, que nous devons corriger et comprendre. Mais il s’agit avant tout d’essayer de construire ces premières impressions, puis d’essayer de fixer un objectif global pour l’équipe. »

« J’essaie toujours d’écrire autant que possible au cours des deux premières semaines suivant mes premières impressions. Souvent, quand on creuse, la première impression est la bonne mais je dois comprendre les raisons pour lesquelles cela s’est produit. Je peux facilement énumérer cinq, 10, 20, 30 choses qui ne sont pas bonnes. »

« Ensuite, il faut s’attaquer à la cause profonde, et bon nombre de ces causes profondes sont des choses que nous devons traiter dans le cadre d’un plan à long terme. Mais c’est impressionnant de voir à quel point Williams a réussi [en 2023]. Certes, l’année dernière, il y a eu une meilleure collaboration entre les différents groupes – l’ingénierie et l’aéro – et cela semble prometteur. »

« Toutes ces choses dépendent évidemment de toutes les autres, mais ils ont débloqué une partie de la performance, ce qui est une bonne étape. »

Plus de moyens que chez Alpine

Williams ayant désormais son directeur technique avec Pat Fry, James Vowles a récemment déclaré qu’il était à la recherche d’un responsable de l’aéro et qu’il comptait sur l’aide de Pat Fry pour trouver la perle rare. Pat Fry pour sa part insiste sur le fait qu’il faut du temps en Formule 1 pour recruter les bonnes personnes et surtout le soutien de la part de la direction : « Il faut de la patience. Les gens ont des délais de préavis de six mois, certains durent un an. » a-t-il ajouté.

« Je pense que le projet que nous avons ici est passionnant. Il s’agit donc d’essayer d’inspirer d’autres personnes à rejoindre ce projet. Les choses qui nous limitaient chez Alpine ne sont pas un problème ici. Le conseil d’administration est derrière nous, ils veulent investir. Ils veulent faire toutes les bonnes choses. L’opportunité est donc là. Nous franchirons une nouvelle étape l’année prochaine [en 2024], mais mon regard est tourné vers les choses à plus long terme. »

« Nous avons besoin d’une vision sur trois ou cinq ans. Donc, pour trouver les bonnes personnes, nous allons attendre un an ou un an et demi peu importe, mais il s’agit avant tout de placer les personnes clés aux bons endroits et de changer l’état d’esprit que nous avons en tant qu’entreprise. »

« Nous ne devrions pas avoir peur des décisions, nous ne devrions pas avoir peur des risques. » insiste Pat Fry.

« Nous devons être courageux. La différence entre le premier et le deuxième réside souvent dans votre courage dans les décisions que vous prenez, que ce soit dans la soufflerie, dans le bureau d’ingénierie, ou dans la rapidité avec laquelle vous prenez les choses. Il faut un environnement dans lequel nous sommes prêts à prendre des risques et où l’échec n’est pas un problème. »

« Vous apprenez de vos échecs, vous apprenez davantage en poussant et en échouant, car vous savez à quel point à quel point vous avez été conservateur. C’est cet environnement qui prendra du temps, mais c’est là que nous devons arriver – là où l’équipe n’a pas peur de prendre des risques. »

En 2023, l’équipe Williams a terminé à la septième place au championnat du monde des constructeurs et certains estiment que l’écurie britannique poursuivra son ascension cette saison.

L’inquiétante prédiction du pilote de développement Red Bull pour 2024

Si l’on en croit Jake Dennis – pilote de développement de l’équipe Red Bull – le triple champion du monde Max Verstappen pourrait de nouveau se montrer extrêmement dominant lors de la saison 2024 de Formule 1 qui débute le 29 février avec le Grand Prix de Bahreïn.

Jake Dennis – qui a remporté en 2023 le titre en Formule E avec l’équipe Avalanche Andretti – occupe le poste de pilote de simulateur pour Red Bull en Formule 1 depuis 2018. A ce titre, le Britannique participe au développement de chaque monoplace de l’écurie de Milton Keynes et a donc déjà pu rouler avec la future RB20 de la saison 2024, en virtuel bien évidemment.

Interrogé pour savoir ce qu’il pensait des performances de la future RB20 que piloteront en championnat du monde cette année Max Verstappen et Sergio Perez, Jake Dennis s’est montré un brin inquiétant pour les rivaux de Red Bull, mais également pour les fans : « Nous avons à nouveau une voiture de course extrêmement rapide au sein de l’équipe Red Bull. » a déclaré Jake Dennis au Mirror.

« Je m’attends à ce que nous devenions à nouveau champions, à moins qu’une équipe comme Mercedes ou Ferrari ne parvienne à gagner environ une seconde [par tour] du jour au lendemain. Je pense que ça va être une saison assez ennuyeuse en Formule 1 avec Max Verstappen probablement dominant. »

Red Bull ayant largement dominé la saison 2023 avec 21 victoires sur les 22 Grands Prix disputés, Jake Dennis confirme que l’équipe de Milton Keynes a pu se concentrer sur le développement de la monoplace 2024 bien plus tôt que n’importe quelle autre écurie de la grille.

« Je mentirais si je disais que nous n’avons pas porté notre attention sur la voiture de 2024 assez rapidement. Nous n’avons plus fait aucun développement sur la monoplace de 2023 après Singapour. » a ajouté Dennis.

Bon pour la Formule E…

Le malheur des uns faisant bien souvent le bonheur des autres, Jake Dennis ne peut que se réjouir de voir une autre saison de F1 dominée par l’équipe Red Bull, notamment parce que les fans lassés par une telle hégémonie pourraient alors se rabattre sur les courses de Formule E, championnat de monoplaces 100% électriques où Dennis remet son titre en jeu cette année.

« Il y a une telle domination de la part de Max en ce moment que cela amène vraiment de nouveaux téléspectateurs en Formule E. » souligne le Britannique.

« Cela donne vie à notre championnat où nous n’avons pas cela [une équipe qui domine comme en F1]. Nous avons un championnat extrêmement difficile et serré. Nous avons 20 voitures en deux ou trois secondes sur certaines pistes, donc c’est beaucoup plus excitant et beaucoup plus agréable pour les fans, je dirais. »

« Nous devons juste nous étendre à un public plus large pour la Formule E et obtenir une plus grande exposition, ce qui est nécéssaire pour que le championnat puisse passer à un niveau supérieur. » conclut Jake Dennis.

Steiner s’exprime pour la première fois depuis son licenciement

Guenther Steiner s’est exprimé pour la première fois depuis l’annonce de son licenciement surprise faite par l’équipe Haas ce 10 janvier à la veille de la saison 2024 de Formule 1.

Ce mercredi 10 janvier, l’écurie Haas a créé la surprise en annonçant le remplacement de son Team Principal historique, Guenther Steiner, par le Japonais Ayao Komatsu. Steiner occupait ce poste depuis 2014 – soit deux ans avant les débuts de l’équipe américaine en F1 en 2016. 

Lors de l’annonce de son licenciement, Steiner n’a pas pris la parole, mais c’est désormais chose faite ce samedi et l’Italien a d’abord tenu à remercier les personnes avec lesquelles il a travaillé au cours des dernières années chez Haas : « Puis-je d’abord commencer avec quelque chose de personnel ? Je n’ai pas eu l’occasion de remercier certaines personnes lorsque j’ai quitté Haas F1. » a déclaré Guenther Steiner au micro de David Croft lors de l’Autosport International qui se déroule à Birmingham.

« Je voudrais juste remercier tous les membres de l’équipe à qui je n’ai pas pu dire au revoir en partant. Je veux aussi dire à tous les fans qui nous ont soutenus pendant que j’étais là-bas qu’ils ont été fantastiques. Merci à tout le monde pour le soutien que j’ai reçu et que je reçois, je suis très reconnaissant. »

« Ca fait mal de ne pas pouvoir dire au revoir, mais ils me connaissent tous et ils savent tous que j’apprécie ce qu’ils ont fait. C’est toujours mieux de leur dire, c’est bien de le dire. »

Revenant un plus en détail sur les circonstances de son licenciement, Steiner a indiqué qu’il avait appris la nouvelle « entre Noël et le Nouvel an » et que son départ précipité signifiait qu’il n’avait pas pu dire au revoir à tout le monde dans les règles de l’art.

Concernant son avenir, l’italien a insisté sur le fait qu’il n’est « pas pressé » de prendre une décision tout en admettant qu’il ne souhaiterait pas rester en Formule 1 uniquement pour le plaisir : « Est-ce que la Formule 1 veut de moi ? Je ne sais pas. » a-t-il ajouté.

« Dans ma situation, je ne suis pas pressé vous savez. Il y a toujours des gens qui voudront me voir en Formule 1, parce que j’ai rencontré beaucoup de gens et je me suis fait beaucoup d’amis. »

« Donc, s’il y a quelque chose d’intéressant et qui me met au défi, oui, mais si c’est juste chercher un travail pour rester en F1, ce n’est peut-être pas ce que je veux. »

« J’aime être avec les gens mais cela doit être quelque chose qui me permet d’avoir un avenir. Je veux faire [un travail] où vous pouvez réaliser quelque chose et si j’ai une opportunité quelque part, alors je le ferai. »

« Mais comme je l’ai dit, pour le moment, je veux juste me détendre un peu. C’était 10 années difficiles derrière moi. Je vais toujours bien, j’ai plein de choses à faire, plein de choses à nettoyer à la maison – il suffit de demander à ma femme ! »

« En plus, c’est bien de rester en famille. Ma fille a 14 ans, elle est assez exigeante, elle a un avis sur tout. J’essaie de la gérer maintenant, ce qui semble être plus difficile que de diriger une écurie de F1 pour le moment ! Je fais ça depuis quelques mois mais je serai présent à certaines courses, et les gens me verront peut-être même à la télévision. »

Les points à retenir avant le début de la saison 2024 de F1 !

Calendrier, courses Sprint, ajustement des règles…nous abordons dans cet article les principaux points qu’il faut retenir avant que la saison 2024 de Formule 1 ne débute au mois de mars avec la première manche programmée à Bahreïn (du 29 février au 02 mars).

Vingt-quatre week-ends de Grands Prix sur cinq continents différents, c’est ce qui vous attend pour cette campagne 2024 de Formule 1, la plus longue de l’histoire de la catégorie reine à ce jour. En un peu plus de neuf mois – entre mars et décembre – les équipes de F1 sillonneront la planète à travers un calendrier légèrement différent de celui de la saison précédente. 

En effet, un effort a été déployé pour accroître la « régionalisation » des courses en 2024. La motivation première est d’améliorer la durabilité en réduisant les déplacements de marchandises alors que la Formule 1 vise à être totalement neutre en carbone d’ici 2030. Cette décision a donc conduit à des changements notables au niveau du calendrier avec un déplacement de certaines courses.

En 2024, le Grand Prix du Japon se déroule début avril après y avoir couru la dernière fois en septembre. Dans le cadre de ce balayage océano-asiatique, la Chine revient au calendrier pour la première fois depuis 2019. Ce changement signifie que le Grand Prix d’Azerbaïdjan a lui aussi été déplacé ; nous visiterons désormais les rives de la mer Caspienne à la mi-septembre, en double programme avec le Grand Prix de Singapour.

Calendrier F1 2024

Un calendrier record de 24 courses en 2024 en F1

Malgré les efforts de la part de la Formule 1 et des différents organisateurs, la saison européenne sera toutefois entrecoupée de deux escales sur le continent américain avec le Grand Prix de Miami programmé du 03 au 05 mai avant la première course en Europe, tandis que le Grand Prix du Canada est programmé du 07 au 09 juin entre Monaco et le Grand Prix d’Espagne.

Cette année encore, les pilotes de F1 participent à six épreuves de Sprint. Quatre de ces sites ont accueilli des courses Sprint l’année dernière, à savoir les Grands Prix d’Autriche, des États-Unis, du Brésil et du Qatar. Les GP de Miami et de Chine sont les deux nouveaux venus sur la liste. Cette année également, trois courses auront lieu un samedi soir : Bahreïn, l’Arabie Saoudite et Las Vegas. Alors ne vous laissez pas surprendre !

Des ajustements mineurs aux règles

Alors que la Formule 1 entre dans la troisième année de cet ensemble de règles qui ont été introduites en 2022, des changements limités seront apportés aux règlements techniques pour la saison 2024. Outre quelques ajustements mineurs dont nous reparlerons tout au long de la saison au moment voulu, vous trouverez ci-dessous les nouveautés les plus importantes introduites cette année : 

  • Après les conditions difficiles du Grand Prix du Qatar de l’année dernière, les équipes sont désormais autorisées à installer une « écope de refroidissement du pilote » sur le cockpit des monoplaces pour faire face aux températures extrêmes à l’intérieur du cockpit.
  • Les équipes ont désormais la possibilité de parcourir un total de 200 kilomètres au cours de leurs deux jours de tournage officiels [shakedown], soit un doublement du kilométrage par rapport aux années précédentes.
  • Pour couvrir toute tentative de contourner les restrictions de tests lors de ces journées de tournage, les équipes ne sont désormais plus autorisées à faire rouler des éléments neufs sur d’anciennes spécifications de voitures.

Trois jours d’essais hivernaux

Les essais de pré-saison du championnat du monde 2024 de Formule 1 sont programmés à Bahreïn du 21 au 23 février. Sur ces trois jours, chaque équipe fera rouler une seule monoplace en piste, ce qui signifie que les pilotes n’auront au final qu’un peu plus d’une journée au volant de leur nouvelle monoplace (1,5 jour par pilote sur les trois jours).

Ces essais hivernaux se déroulent à Bahreïn pour permettre aux équipes de rouler dans des conditions représentatives des premières manches de la saison puisque la première manche du championnat du monde 2024 est programmé à Bahreïn du 29 février au 02 mars.

Le Championnat célèbre ses 75 ans

Organisé par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) pour la première fois en 1950, le Championnat du monde de Formule 1 célèbre cette année sa 75° édition. Plusieurs événements seront donc programmés par la FIA et la F1 tout au long de la saison 2024. 

Sergio Perez conscient du défi qui l’attend en 2024

Le pilote Red Bull, Sergio Perez, est bien conscient du défi qui l’attend cette saison en Formule 1, le Mexicain ayant pour objectif principal de battre son coéquipier Max Verstappen pour tenter de décrocher son premier titre mondial en catégorie reine.

Sergio Perez a rejoint l’équipe Red Bull en 2021 en remplacement direct du Thaïlandais Alex Albon, mais après trois saisons au sein de l’écurie de Milton Keynes, le natif de Guadalajara au Mexique n’a jamais réussi à battre son coéquipier Max Verstappen qui a décroché le titre mondial consécutivement en 2021, 2022 et 2023. Interrogé sur ses ambitions pour la saison 2024, Perez a insisté sur le fait que son objectif principal sera de battre Verstappen.

« C’est mon objectif principal car j’ai déjà terminé deuxième. Mon principal intérêt est de faire mieux. Je suis conscient du défi que cela représente, mais je dois profiter de l’hiver pour essayer de démarrer la saison en beauté et être capable de maintenir ce niveau de régularité tout au long de la saison. » a déclaré Sergio Perez.

Bien qu’il ait terminé la saison 2023 à la deuxième place au championnat des pilotes, permettant à Red Bull d’assurer un doublé historique, le Mexicain accusait tout de même 290 points de retard sur son coéquipier Max Verstappen.

Conscient que l’écart est gigantesque, Sergio Perez estime cependant qu’il a pu beaucoup apprendre aux côtés du triple champion du monde : « Il y a certainement des choses que vous apprenez en étant aux côtés de Max. » a-t-il ajouté.

« J’ai la meilleure référence, parce que c’est lui qui a été le plus compétitif. Donc, je pense qu’il n’y a aucun mal à regarder ce qu’il fait, comment il fait, et essayer d’apprendre et de s’améliorer. Vous devez voir ce qui fonctionne pour vous, voir ce qu’il fait différemment. J’ai toujours eu une approche très ouverte, et je pense que c’est quelque chose qui fonctionne bien. »

Au milieu des difficultés qu’il a pu rencontrer en 2023, Sergio Perez estime qu’il est devenu un « meilleur pilote » et a beaucoup appris sur lui-même : « Je pense qu’il s’agit de la voiture, de la manière de l’utiliser, la façon dont je peux en faire un meilleur usage au fil des week-ends sur différents circuits. »

« C’est un tout et je pense que j’ai fait beaucoup de progrès avec mon ingénieur pour comprendre comment maximiser les performances de la voiture. » conclut le Mexicain.

En 2024, Sergio Perez entame sa dernière année de contrat avec Red Bull, ce qui veut dire que les premières courses de la saison seront déterminantes pour son avenir dans un contexte où plusieurs pilotes de la grille arrivent également en fin de contrat cette année (voir les contrats des pilotes ici).

Qui sont les dix chefs d’équipe en Formule 1 en 2024 ?

Moins connus que les pilotes par le grand public, les directeurs d’équipe en Formule 1 jouent pourtant un rôle capital dans le succès ou la défaite d’une écurie de par leurs choix stratégiques. Des plus médiatisés, comme Toto Wolff (Mercedes) ou Christian Horner (Red Bull), aux moins connus comme Alessandro Alunni Bravi (Stake F1), voici une présentation générale de ces personnages centraux au sein de chaque équipe.

Cet article présentant les dix chefs d’équipe en F1 a été mis à jour le 11 janvier 2024 au lendemain de l’annonce de l’écurie Haas qui a choisi de remplacer son Team Principal historique, Guenther Steiner, par le Japonais Ayao Komatsu.

Il est également bon de noter que le Team Principal de l’équipe Alpine (Bruno Famin) présenté dans cet article occupe le poste depuis 2023 en tant qu’intérim à la suite du licenciement de l’Américain Otmar Szafnauer. Le directeur de l’écurie Alpine est donc susceptible de changer au cours de la saison si le constructeur français décide de placer un Team Principal à temps plein. L’article sera évidemment mis à jour si une telle situation se produit.

Ferrari – Frederic Vasseur

Fred Vasseur Ferrari
Le Français Frederic Vasseur à la tête de la plus prestigieuse écurie de F1

Le Français né à Draveil en 1968 a débuté sa carrière en F1 en 2016 lorsqu’il est nommé directeur de la compétition de Renault Sport F1. Il occupe ce poste durant une saison avant que Renault ne décide « d’un commun accord » avec lui de mettre fin à la collaboration en janvier 2017. Quelques mois plus tard – en juillet 2017 – Fred Vasseur est nommé Team principal de l’équipe Sauber en remplacement direct de Monisha Kaltenborn. En 2019, l’écurie devient Alfa Romeo.

A la fin de la saison 2022, Alfa Romeo – dont les liens sont étroits avec Ferrari – annonce le départ de Fred Vasseur dés le mois de janvier 2023. Dans la foulée de cette annonce – et sans grande surprise – la Scuderia Ferrari annonce que le Français débutera à Maranello à partir du 9 janvier en tant que nouveau directeur de l’équipe de Formule 1. C’est la consécration pour Vasseur qui dirige désormais la plus prestigieuse équipe du plateau neuf ans après ses débuts en F1.

McLaren – Andrea Stella 

Andrea Stella a joué un grand rôle dans le retour de McLaren aux avant-postes en 2023

Né en 1971 en Italie, Andrea Stella est âgé de 52 ans et a débuté sa carrière en F1 chez Ferrari en 2000 en tant qu’ingénieur de performance pour l’équipe d’essais, avant de devenir ingénieur de performance pour Michael Schumacher et Kimi Räikkönen (2002-2008), puis ingénieur de course pour Räikkönen et Fernando Alonso lorsqu’il rejoint l’équipe McLaren en 2015. Andrea Stella est titulaire d’un diplôme en génie aérospatial et a par la suite obtenu un doctorat en génie mécanique.

Andrea Stella possède une riche expérience en F1 et a fait ses preuves sur et en dehors de la piste. Il est un membre clé de l’équipe McLaren F1 depuis 2015, travaillant en tant que responsable des opérations de course, directeur de la performance et depuis 2019 en tant que directeur exécutif Racing. En 2023, l’Italien est nommé directeur de McLaren suite au départ de l’Allemand Andreas Seidl (qui a rejoint le groupe Sauber en tant que directeur général).

Aston Martin – Mike Krack

Le très expérimenté Mike Krack à la barre de l’équipe Aston Martin

Né à Luxembourg en 1972, Mike Krack possède lui aussi une solide expérience dans le sport automobile. Avant de rejoindre l’équipe Aston Martin en 2022, il dirigeait les opérations mondiales de sport automobile de BMW, ayant travaillé pour la société basée à Munich depuis 2014. À ce titre, il était en charge des programmes BMW de Formule E, GT et IMSA, ainsi que de son expansion prévue dans la nouvelle formule LMDh pour l’IMSA et le WEC, y compris les 24 Heures du Mans.

Avant cela, Mike Krack a occupé un poste de direction dans le sport automobile pour Porsche. Il a également travaillé une dizaine d’années en Formule 1 auparavant, pour Sauber puis BMW-Sauber où il a notamment côtoyé le jeune Sebastian Vettel à l’époque. En 2022, Krack accepte de diriger l’écurie Aston Martin en remplacement direct de l’Américain Otmar Szafnauer, qui avait rejoint Alpine.

AlphaTauri – Laurent Mekies

Laurent Mekies F1 AlphaTauri
Laurent Mekies fait ses débuts en tant que directeur d’équipe en 2024

Né en France à Tours en 1977, Laurent Mekies devient à l’âge de 46 ans le Team Principal de l’écurie AlphaTauri en 2024. Le Français remplace à partir de cette saison l’Autrichien Franz Tost, qui a décidé de prendre sa retraite du sport à la fin de l’année dernière après 18 années de bons et loyaux services.

Chez AlphaTauri, Laurent Mekies retrouve l’équipe avec laquelle il a remporté nombre de ses premiers succès, d’abord en tant qu’ingénieur de course et finalement en tant qu’ingénieur en chef et responsable des performances des véhicules. Après son premier passage à Faenza, Laurent Mekies a passé quatre ans à la FIA en tant que directeur de la sécurité et directeur de course adjoint, avant de rejoindre Ferrari en 2018 où il occupait le poste de directeur sportif jusqu’en 2023.

Alpine – Bruno Famin

Bruno Famin débute la saison 2024 en tant que Team Principal d’Alpine

Né à Belfort en France en 1961, Bruno Famin a récemment été directeur des opérations du département sport de la FIA. Bruno Famin a également fait ses preuves pendant plus de quinze ans chez Peugeot en dirigeant le département technique du programme Endurance ayant remporté les 24 Heures du Mans 2009 et signé vingt-quatre victoires en trente-deux courses avec la Peugeot 908.

Directeur de Peugeot Sport en 2012, il a relancé le programme sportif de la marque tout en développant des technologies menant ses voitures au succès : record à Pikes Peak en 2013, le championnat du Monde de Rallycross par équipes en 2015 et trois victoires consécutives au Dakar entre 2016 et 2018. Il a également supervisé la conception des véhicules sportifs de Peugeot en apportant des technologies performantes et initialement conçues pour la compétition aux modèles de série.

En juillet 2023, Alpine annonce sa nomination en tant que Directeur Alpine Motorsports et membre du comité de direction d’Alpine, reportant à Philippe Krief, Alpine CEO. A ce poste, Bruno Famin dirige les activités d’Alpine dans toutes les disciplines du sport automobile. Depuis juillet 2023, Famin occupe également le poste de directeur d’équipe par intérim en Formule 1.

Williams – James Vowles 

Vowles
James Vowles est le plus jeune directeur de la grille en Formule 1

Né au Royaume-Uni, James Vowles est âgé de 43 ans et est le plus jeune patron d’équipe de la grille. Le Britannique est devenu en 2023 le directeur de l’équipe Williams en remplacement direct de l’Allemand Jost Capito. Auparavant, Vowles a occupé des postes clés d’ingénierie et de stratégie chez Mercedes et d’anciennes équipes de F1, notamment Honda Racing, Brawn GP et British American Racing.

Il a notamment joué un rôle crucial chez Brawn, supervisant la stratégie de course qui a permis à Jenson Button de remporter le titre des pilotes du championnat du monde de Formule 1 2009 et à l’équipe de remporter le championnat des constructeurs. Il est resté à Brackley lors de sa transition vers Mercedes à partir de la saison 2010 et, depuis lors, a joué un rôle essentiel dans les nombreux succès de l’équipe.

Haas – Ayao Komatsu  

Ayao Komatsu Haas F1
Le nouveau Team Principal de Haas F1, Ayao Komatsu

Depuis le 10 janvier 2024, le Japonais Ayao Komatsu dirige l’écurie Haas en Formule 1 en remplacement direct de Guenther Steiner. Né au Japon en 1976, Komatsu est âgé de 47 ans (48 ans le 28 janvier). Avec plus de 20 ans d’expérience en Formule 1, tant en ingénierie qu’en gestion, Ayao Komatsu a débuté sa carrière dans le sport automobile chez British American Racing avant de travailler longtemps chez Renault. Komatsu supervisera désormais tous les éléments de compétition de l’entreprise en tant que Team Principal chez Haas F1 Team.

Alfa Romeo – Alessandro Alunni Bravi

Alessandro Alunni Bravi est un avocat de formation

Né en 1974 en Italie, Alessandro Alunni Bravi est avocat de formation. L’Italien est également manager, mais surtout connu pour son rôle de directeur général du groupe Sauber. En janvier 2023, Alunni Bravi est nommé – en parallèle de son poste de directeur – représentant de l’équipe Alfa Romeo en Formule 1.

L’Italien, qui fait partie du groupe Sauber depuis 2017, représente l’équipe Stake F1 (nouvelle identité depuis 2024) dans toutes les fonctions officielles lors des week-ends de course sur et hors piste. Cette nomination est l’œuvre du nouveau PDG du groupe Sauber, Andreas Seidl (ancien directeur de McLaren), après le début de son mandat au sein de l’entreprise suisse le 9 janvier 2023.

Dans son rôle de représentant de l’équipe, Alunni Bravi travaille avec les départements techniques et opérationnels de l’écurie Stake F1. La prise en charge de l’équipe par l’Italien permet à Seidl de se concentrer sur son objectif de croissance future du groupe Sauber, notamment en préparant l’arrivée future du constructeur allemand Audi avec qui Sauber travaillera à partir de 2026.

Red Bull – Christian Horner 

Christian Horner est à la tête de l’équipe Red Bull depuis le début

Né en 1973 au Royaume-Uni, Christian Horner est aujourd’hui âgé de 49 ans. Lui-même ancien pilote automobile puis manager d’écurie en catégorie inférieure, Christian Horner met un pied en Formule 1 en 2005 lorsque Red Bull rachète Jaguar et qu’il est nommé directeur de l’équipe. A l’âge de 31 ans, Horner devient alors le plus jeune directeur d’écurie de l’histoire de la F1.

Cinq ans plus tard, Red Bull remporte son premier titre de champion du monde en Formule 1, c’est la consécration pour Christian Horner. Viendront ensuite trois autres titres mondiaux consécutifs entre 2011 et 2013, avant que le vent ne tourne en faveur de l’équipe Mercedes à partir de 2014 lorsque l’ère hybride a débuté en catégorie reine du sport automobile. Après huit années de domination sans partage de la part de Mercedes, Red Bull a retrouvé des ailes en 2022 lorsqu’une toute nouvelle réglementation technique est entrée en vigueur en F1. Cette année-là, le succès est au rendez-vous avec les deux titres mondiaux pilotes et constructeurs décrochés tout comme en 2023.

Outre son talent et son professionnalisme, Christian Horner est bien connu des fans de Formule 1 pour ses joutes verbales avec son meilleur ennemi, le directeur de l’équipe Mercedes Toto Wolff. Les différends entre les deux hommes au cours des deux dernières saisons ont d’ailleurs très bien été mis en lumière par les caméras de Netflix.

Mercedes – Toto Wolff 

Toto Wolff Mercedes F1
Toto Wolff, directeur de l’équipe Mercedes en Formule 1

Né en 1972 en Autriche, Toto Wolff débute sa carrière en Formule 1 en 2009 en tant qu’investisseur lorsqu’il achète une part de l’équipe Williams et rejoint le conseil d’administration. Il est ensuite nommé directeur exécutif de l’écurie, avant de finalement quitter Williams en 2012.

En 2013, l’Autrichien devient directeur associé de l’équipe Mercedes, son partenaire commercial René Berger devenant directeur non exécutif. Toto Wolff a également acquis 30% de Mercedes-Benz Grand Prix Ltd, 10% restant étant détenus par Niki Lauda et les 60% restant par la société mère. En arrivant chez Mercedes, Wolff a également repris la coordination de toutes les activités de sport automobile de Mercedes-Benz, une responsabilité précédemment détenue par Norbert Haug.

Toto Wolff est également connu pour être l’un des directeurs d’équipe les plus charismatiques et talentueux de sa génération, puisqu’il a mené l’équipe Mercedes au succès à huit reprises depuis 2014, l’écurie du constructeur allemand remportant huit titres mondiaux constructeurs consécutifs et sept titres pilotes. Après la saison 2020, Toto Wolff a signé un nouveau contrat de trois ans avec Mercedes.

Max Verstappen dévoile les points forts de sa F1 en 2023

Avec dix-neuf victoires à son actif en Formule 1 en 2023, Max Verstappen a largement dominé la saison et a décroché à l’âge de 26 ans son troisième titre mondial en catégorie reine. Si de l’extérieur tout peut sembler « facile » pour le pilote Red Bull, le principal intéressé a dû composer tout au long de l’année avec une monoplace, certes rapide, mais qui n’était pas parfaite.

L’un des domaines dans lequel Max Verstappen a particulièrement excellé en 2023 fut la course le dimanche avec dix-neuf victoires en 22 Grands Prix disputés et alors que le pilote Red Bull n’a décroché « que » douze pole positions. Le Néerlandais disposait en effet d’un avantage en course le dimanche avec une monoplace prenant soin des pneumatiques.

Lorsqu’on lui demande justement quel est le secret de Red Bull pour avoir une monoplace qui ne fait pas surchauffer les pneus en course contrairement aux autres équipes, le Néerlandais répond: « Les nouveaux pneus masquent certainement beaucoup de choses. Vous pouvez régler une voiture complétement différemment pour les qualifications et la course. » explique Verstappen à AMUS.

« Mais il y a peut-être une raison pour laquelle nous réussissons si bien. Surtout en début de course avec le réservoir plein, la zone de travail de la voiture sur le plan aérodynamique est très différente par rapport aux qualifications. Certains choisissent une approche très agressive. Notre voiture, en revanche, est, comme je l’ai déjà dit, très polyvalente, mais elle n’a pas ces oscillations au fil des tours. »

Lorsqu’on lui demande quels sont les autres points forts de la Red Bull RB19 de la saison 2023, le triple champion du monde poursuit : « Nous nous en sortons toujours bien là où d’autres voitures peuvent atteindre leur pic de performance. »

« Par exemple, certaines sont bonnes sur des circuits urbains, mais faibles dans les virages rapides, ou l’inverse.  En moyenne, notre voiture est juste très équilibrée et très bonne. »

« Je ne dirais pas que nous sommes nettement meilleurs que les autres sur les tracés à grande vitesse, parce que McLaren a été également très bonne. Nous ne sommes pas non plus beaucoup meilleurs dans les virages à vitesse moyenne, mais notre voiture est polyvalente et ça compte, et nous nous en sortons plutôt bien en course en gérant les pneus. »

« Vous avez absolument besoin d’une voiture qui gère les pneus, sinon vous êtes perdu. On a pu le voir chez Haas. Je ne pense pas que Nico [Hülkenberg] et Kevin [Magnussen] soient des idiots. Si la voiture surchauffe les pneus, vous ne pouvez pas faire grand chose. »

« Tout d’abord, vous avez besoin de bonnes fondations, et ensuite il y a la voiture. En tant que pilote, vous pouvez gagner un ou deux dixièmes rien qu’en faisant attention aux pneus. »

Pour 2024, Max Verstappen aimerait avoir entre les mains une monoplace plus « confortable » que la RB19 de la saison passée, notamment sur les tracés urbains où la piste est bien souvent plus dégradée que sur un circuit permanent.

« Nous devons piloter des voitures très basses et rigides. Pour nous, ce n’est pas encore un sujet clos, car sur les circuits urbains, il est clair que nous ne sommes pas dans une excellente position à cet égard. Nous y travaillons. » insiste Verstappen.

« Ce n’est pas un réel problème, mais nous pouvons tout simplement faire mieux à cet égard. Il en va de même pour le comportement dans les virages lents. L’un est lié à l’autre. »

Départ de Steiner, avenir de l’équipe : Gene Haas s’explique

Gene Haas, propriétaire de l’écurie éponyme, a expliqué les raisons qui l’ont poussé à se séparer à la veille de la saison 2024 de F1 de son Team Principal, Guenther Steiner, à la tête de son équipe depuis 2014.

Ce mercredi 10 janvier, l’écurie Haas a créé la surprise en annonçant le départ de son directeur emblématique Guenther Steiner et en nommant dans la foulée son remplaçant, le Japonais Ayao Komatsu, directement promu de son poste de directeur de l’ingénierie.

Dans un entretien exclusif pour le site de la Formule 1, le propriétaire de l’équipe, Gene Haas, est revenu un peu plus en détail sur les raisons qu’il l’ont poussé à se séparer de Guenther Steiner juste avant que la saison 2024 ne débute. Sans réelle surprise, l’Américain a indiqué qu’il s’agissait d’une question de performances.

« C’était une question de performances. Nous en sommes à notre huitième année, sur 160 courses – nous ne sommes jamais montés sur un podium. Ces dernières années, nous étions dixième ou neuvième. » a expliqué Gene Haas.

« Je ne suis pas assis ici à dire que c’est la faute de Guenther, ou quelque chose comme ça, mais il semble que c’était le moment approprié pour faire un changement et essayer une direction différente, car il ne me semble pas que continuer avec ce que nous avions allait fonctionner. »

Rien de personnel donc selon Gene Haas qui a insisté sur le fait qu’il apprécie toujours autant « son ami » Steiner : « C’est vrai, j’aime bien Guenther. Mais nous avons eu une fin d’année difficile. »

« Je ne comprends pas vraiment ce qui n’a pas fonctionné, et en fin de compte, c’est une question de performance, je n’ai aucun intérêt à être dixième. »

Depuis ses débuts en catégorie reine en 2016, l’équipe Haas n’a jamais vraiment réussi à décoller du bas de classement hormis en 2018 lorsque l’écurie américaine a terminé cinquième au championnat du monde des constructeurs. Les années suivantes, Haas a terminé neuvième en 2019 et 2020, dixième en 2021, huitième en 2022 et une nouvelle fois dixième en 2023.

Un nouveau départ avec Komatsu

Gene Haas espère que sous la houlette d’Ayao Komatsu, le nouveau Team Principal, son équipe sera en mesure dès cette saison de remonter dans la hiérarchie. L’Américain a d’ailleurs expliqué que son choix s’est naturellement porté sur le Japonais qui fait partie de l’équipe depuis 2016 et a plus de 20 ans d’expérience en Formule 1.

« Nous avons regardé de l’intérieur qui avait le plus d’expérience. » a expliqué Gene Haas. « Ayao fait partie de l’équipe depuis le premier jour, il en connaît les tenants et les aboutissants. Ma plus grande préoccupation est que lorsque nous irons à Bahreïn, nous devrons nous présenter avec une voiture prête à partir. Peut-être qu’en ayant une approche plus managériale et plus technique, nous verrons si cela présente des avantages. »

« Je pense que Guenther avait une approche plus humaine de tout ce qui concernait les gens et la façon dont il interagissait avec les gens, il était très bon dans ce domaine. Ayao est très technique, il regarde les choses en se basant sur des statistiques : voici ce que nous faisons de mal, où pouvons nous faire mieux. C’est une approche différente. Nous avons vraiment besoin de quelque chose de différent parce que nous n’étions pas vraiment bien. »

Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas choisi une personne extérieure à l’équipe, alors que d’anciens chefs d’équipe sont disponibles sur le marché, comme par exemple, Otmar Szafnauer (ex Alpine), Mattia Binotto (ex Ferrari) ou encore Jost Capito (ex Williams), Gene Haas répond : « Je dirige Haas Automation depuis plus de 40 ans maintenant [sa société]. Lorsqu’on fait venir des gens de l’extérieur, il leur faut du temps pour apprendre, six mois à un an, et beaucoup de temps, même si on ne les aime pas. Il vaut mieux prendre des gens que vous connaissez, et même s’ils ne correspondent pas parfaitement, au moins vous savez ce que vous allez obtenir. »

« Cela a plutôt bien fonctionné pour nous ici chez Haas Automation, donc j’applique vraiment de nombreux éléments de base qui étaient ici à l’équipe de Formule 1. J’aime vraiment avoir des gens que je connais, qui comprennent les opérations quotidiennes, comprennent les gens, [plutôt] que de faire appel à un étranger qui va tout remuer et créer le désordre. »

Haas n’est pas à vendre !

Alors que de mauvais résultats à répétition pourraient amener certains à jeter l’éponge, Gene Haas lui ne compte pas encore baisser les bras et n’a pas l’intention de vendre son écurie de Formule 1 : « Je ne suis pas entré en F1 pour vendre. » insiste-t-il.

« Je l’ai fait parce que je voulais courir. Guenther avait le même point de vue. Nous ne sommes pas là pour encaisser, nous voulons courir et être compétitifs. Si vous regardez n’importe quelle équipe, historiquement, elle a connu beaucoup de bonnes années et beaucoup de mauvaises années. »

« Survivre est l’une des caractéristiques de l’amélioration. Tant que vous pouvez survivre, vous avez toujours une année supplémentaire pour prouver votre valeur. C’est un grand changement. Perdre Guenther va obliger l’équipe à se concentrer sur d’autres aspects. J’espère que nous en sortirons meilleurs. »

Il y a quelques mois, des investisseurs ont montré leur intérêt au patron de Haas, mais ce dernier refuse catégoriquement de céder son équipe de Formule 1 : « Des investisseurs extérieurs sont venus nous voir et ils voulaient nous parler. »

« Ils s’attendent à un taux de rendement de 15 % chaque année. Donnez moi un taux de rendement de 15 % et j’ai quelques centaines de millions de dollars à vous donner ! Ils ont des attentes élevées, ils ont toutes sortes de règles. Ils veulent vous acheter, et cinq ans plus tard, ils veulent réaliser un bénéfice de 100 millions de dollars. Franchement, je ne fais pas ça. »

Pas un problème d’argent

« Il existe une perception selon laquelle nous dépensons beaucoup moins d’argent ; nous sommes généralement à moins de 10 millions de dollars de la limite budgétaire. Je pense simplement que nous ne faisons pas un très bon travail en dépensant cet argent. » poursuit Gene Haas.

« De nombreuses équipes ont déjà investi dans leurs infrastructures, leurs bâtiments, leurs équipements et leur personnel. Notre modèle consistait à externaliser une grande partie de cela. Nous dépensons beaucoup d’argent. Nous n’avons pas dépassé le plafond mais nous en sommes très proches. Je ne pense tout simplement pas que nous parvenions à dépenser cet argent de la manière la plus efficace possible. »

« Être efficace dans ce que nous faisons garantira notre survie dans cette série. Nous sommes l’une des équipes qui a survécu le plus longtemps, tous les autres [autres nouvelles équipes] ont eu tendance à dépenser tout leur argent au cours des premières années, puis ils ont fait faillite. »

« Nous avons survécu huit ans et nous ne sommes pas dans une situation où nous allons mettre la clé sous la porte. Mais je veux certainement pouvoir survivre pendant les 10 prochaines années. »

« Nous devons faire mieux. Il est plus facile de conserver et d’attirer des sponsors si nous sommes une équipe de milieu de peloton et non une équipe morte dernière. C’est mon point de vue à ce sujet. En même temps, si nous pouvons courir un peu plus vite, nous obtiendrons plus d’argent de la FOM [Formula One Management], ce qui nous rendra la vie un peu plus facile. »

« Il s’agit vraiment de gagner. Nous avons une grande équipe, nous avons d’excellents moteurs, nous avons de très bons pilotes. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons 10ème. Je ne comprends pas comment nous pouvons être dernier avec tout l’équipement et les personnes dont nous disposons. »

Se rapprocher de Ferrari

Depuis ses débuts en F1 en 2016, l’équipe Haas utilise un moteur Ferrari et d’autres pièces listées, dont la suspension. Gene Haas estime que son équipe se doit de faire mieux avec le matériel dont elle dispose et se rapprocher de la Scuderia Ferrari en termes de performance.

« Ferrari a été très gentil avec nous. Ils sont avec nous depuis le premier jour, ils construisent des moteurs incroyables. Leur suspension est extrêmement bonne. Nous utilisons une grande partie de leur matériel. Cela fonctionne vraiment bien. Ils nous aident vraiment. Je suis gêné que nous n’ayons pas pu faire mieux avec cela, mais à l’avenir, je veux profiter d’un bon équipement que beaucoup d’autres équipes n’ont pas. »

« Les choses vont devenir beaucoup plus compétitives. Red Bull a AlphaTauri, nous commençons à voir ces relations évoluer, et je pense que la concurrence va être très intense, donc avoir un partenaire comme Ferrari va être très important. »

« Nous sommes très heureux de rester chez Ferrari. J’espère que nous pourrons les aider en termes de fiabilité. À l’avenir, lorsque Sauber abandonnera l’unité de puissance de Ferrari, nous serons le seul utilisateur de Ferrari. Ils voudront peut-être prendre un client ou deux. Peut-être qu’ils seront contents de nous. Mais nous devons faire mieux. Nous ne pouvons pas être aussi loin derrière Ferrari. Nous devons être plus proches d’eux. »

« Nous avons des moteurs Ferrari qui ont probablement plus de puissance que quiconque à l’heure actuelle. Nous avons du matériel Ferrari [conformément aux pièces autorisées dans le règlement], nous avons un bon châssis. Je parle à beaucoup d’ingénieurs et je pense que notre plus gros défaut est l’aéro ; notre programme aérodynamique a besoin de travail. Quand tu es sur la piste et que tu es humilié chaque week-end, il faut arrêter cela. »

Officiel : Steiner quitte Haas F1, il est remplacé par Ayao Komatsu !

Coup de théâtre chez Haas F1 Team à la veille de la saison 2024 avec le départ annoncé du team principal Guenther Steiner, qui occupait ce poste depuis 2014, soit deux ans avant les débuts de l’écurie américaine en catégorie reine du sport automobile.

Depuis quelques jours, il se murmurait en off que Steiner était sur le départ et c’est donc désormais officiel : l’Italien ne sera pas sur le muret des stands de l’équipe Haas lors de la première manche de la saison 2024 programmée le 02 mars à Bahreïn. Steiner a été remplacé avec effet immédiat par Ayao Komatsu. Promu de son poste de directeur de l’ingénierie, Komatsu fait partie de l’équipe depuis sa première saison en 2016 – en commençant en tant qu’ingénieur de course en chef.

Avec plus de 20 ans d’expérience en Formule 1, tant en ingénierie qu’en gestion, le diplômé en ingénierie japonais de 47 ans a débuté sa carrière dans le sport automobile chez British American Racing avant de travailler longtemps chez Renault. Komatsu supervisera désormais tous les éléments de compétition de l’entreprise en tant que Team Principal.

Dans son nouveau rôle, Komatsu assumera la responsabilité de la stratégie globale de l’équipe et des performances sur piste, avec pour mission de maximiser le potentiel de l’équipe grâce à l’autonomisation des employés, aux processus structurels et à l’efficacité.

Afin de renforcer davantage les opérations de l’équipe hors piste, et en soutien à l’orientation axée sur la performance de Komatsu en tant que Team Principal, un directeur de l’exploitation basé en Europe sera nommé pour gérer toutes les questions et tous les départements non liés à la compétition, le rôle devant être basé à Banbury au sein de l’usine de l’équipe Haas F1.

« Je voudrais commencer par remercier Guenther Steiner pour tout son travail acharné au cours de la dernière décennie et je lui souhaite bonne chance pour l’avenir. » a déclaré Gene Haas, propriétaire de l’équipe Haas.

« Pour aller de l’avant en tant qu’organisation, il était clair que nous devions améliorer nos performances sur piste. En nommant Ayao Komatsu au poste de Team Principal, nous plaçons fondamentalement l’ingénierie au cœur de notre gestion. »

« Nous avons connu quelques succès, mais nous devons faire preuve de cohérence pour obtenir des résultats qui nous aident à atteindre nos objectifs plus larges en tant qu’organisation. »

« Nous devons être efficaces avec les ressources dont nous disposons, mais l’amélioration de nos capacités de conception et d’ingénierie est la clé de notre succès en tant qu’équipe. J’ai hâte de travailler avec Ayao et de veiller fondamentalement à maximiser notre potentiel – cela reflète vraiment mon désir de concourir correctement en Formule 1. »

Un nouveau départ pour Komatsu

Ayao Komatsu Haas F1
Le nouveau Team Principal de l’équipe Haas, Ayao Komatsu

S’exprimant pour la première fois en tant que Team Principal, Ayao Komatsu sait que la tâche ne sera pas facile pour lui, mais le Japonais se dit investi d’une mission : « Je suis naturellement très heureux d’avoir l’opportunité d’être Team Principal chez Haas F1 Team. » a déclaré Ayao Komatsu.

« Ayant fait partie de l’équipe depuis ses débuts sur piste en 2016, je suis évidemment passionnément investi dans son succès en Formule 1. J’ai hâte de diriger notre programme et les différentes opérations compétitives en interne pour garantir que nous puissions construire une structure qui produit des performances améliorées sur piste. »

« Nous sommes une entreprise basée sur la performance. » a poursuivi Komatsu. « Nous n’avons évidemment pas été assez compétitifs ces derniers temps, ce qui a été une source de frustration pour nous tous. »

« Nous bénéficions d’un soutien incroyable de la part de Gene [Haas] et de nos différents partenaires, et nous souhaitons refléter leur enthousiasme avec un produit amélioré sur piste. Nous avons une équipe formidable à Kannapolis, Banbury et Maranello et ensemble, je sais que nous pouvons obtenir le genre de résultats dont nous sommes capables. »

Le championnat du Monde de Formule 1 2024 débute par des essais de pré-saison sur le circuit international de Bahreïn du 21 au 23 février, avant le Grand Prix de Bahreïn, qui se déroulera au même endroit du 29 février au 2 mars.

Franz Tost sur Verstappen : « Max était trop rapide pour la voiture »

Le désormais ancien team principal de l’équipe AlphaTauri (anciennement Toro Rosso), Franz Tost, est revenu un peu plus en détail sur sa première rencontre avec Max Verstappen et la façon dont il a poussé pour que ce jeune homme totalement inconnu du grand public à l’époque puisse arriver en Formule 1.

Après avoir entendu parler d’un certain Max Verstappen qui faisait des étincelles en Karting, Franz Tost a rencontré le principal intéressé pour la toute première fois en 2013 lorsque son père Jos l’a emmené sur un circuit de Formule 1 au Nürburgring en Allemagne. Franz Tost et Jos Verstappen sont ensuite restés en contact et, alors que Max Verstappen pilotait en Formule 3 un an plus tard, Red Bull avait déjà le Néerlandais en ligne de mire.

Franz Tost se souvient qu’il regardait toutes les courses de Formule 3 à cette époque et qu’il avait déjà été impressionné par le jeune Max Verstappen : « Cette année-là, j’ai regardé toutes les courses de Formule 3 à la télévision. » explique l’Autrichien dans un entretien accordé à Formule1.nl.

« Elles étaient toujours en direct le samedi, je ne me souviens plus exactement sur quelle chaîne c’était diffusé, mais ce n’était pas le dimanche : elles étaient ensuite retransmises plus tard. La course la plus impressionnante, du moins à mon avis, c’était Max au Norisring. Je m’en souviens bien : la piste était mouillée, il pleuvait. »

« Comme vous le savez, un tour au Norisring est court : cela prend moins d’une minute. Pourtant, Max était une ou deux secondes plus rapide que les autres. C’était incroyable, il s’est envolé sous la pluie. C’était très impressionnant. Cela m’a immédiatement rappelé une course de Michael Schumacher en Formule Ford au Salzburgring dans les années 1980. Il a gagné celle-là sur piste mouillée. »

Max Verstappen F1
Max Verstappen en Russie en 2015 aux côtés d’Helmut Marko

Après cette course disputée sous la pluie au Norisring, Tost savait que Verstappen était prêt à passer directement à la Formule 1 malgré son jeune âge; l’Autrichien a donc appelé Helmut Marko, qui s’occupe des jeunes pilotes dans le giron Red Bull.

« Pour moi, il était clair que je voulais Max dans notre voiture en tant que pilote et non en tant que pilote d’essai. Vous savez, quand Max a fait ses débuts lors des essais du vendredi, il n’avait que 17 ans. De nombreux « experts » ont dit que c’était beaucoup trop tôt. Ce à quoi j’ai répondu : pas pour Max Verstappen. »

« Parce qu’il n’est pas un passager dans la voiture, comme on le voit souvent chez les nouveaux arrivants, il pilote la voiture. La façon dont il contrôlait la voiture, la maîtrisait complètement… c’était extraordinaire. Croyez-moi, si cela n’avait pas été le cas, il n’aurait pas été dans la voiture. »

« Dans ce cas, j’aurais alors dit : ‘Va piloter d’abord un an en Formule 2’. Mais j’étais convaincu à cent pour cent que nous pouvions faire passer Max directement de la Formule 3 à la Formule 1. La vitesse n’était pas du tout un problème pour Max non plus, il s’y est tout de suite habitué. Un pilote de son niveau peut sans problème passer à une voiture plus rapide : en 15 tours, il a tout sous contrôle. »

A bonne école

Pour Franz Tost, l’un des secrets de Max Verstappen est d’avoir reçu les bonnes bases dès son plus jeune âge avec son père Jos – ancien pilote de F1 – qui a enseigné à son fils tout ce qui était nécessaire : « Jos a enseigné à Max tout ce dont il avait besoin lorsqu’il était jeune, il a fait un travail fantastique. » a poursuivi Tost.

« Je ne sais pas si Max aurait atteint le même niveau sans Jos. Il aurait probablement fini en Formule 1. Mais serait-il aussi rapide et performant qu’il l’est aujourd’hui ? J’en doute. Après tout, le processus d’apprentissage est si important pour un pilote dès son plus jeune âge. Tout ce que l’on apprend entre sept et douze ans est crucial dans ce sport. Cela permet de s’habituer à tout, cela vient naturellement et on n’a pratiquement plus besoin d’y penser. »

« Jos a élevé Max à un haut niveau. Bien sûr, le succès en kart a également aidé Max à atteindre ce niveau. Et il est très passionné, cela se voit dans les courses en simulation. Il passe parfois des heures dans le simulateur à courir contre d’autres : on ne peut le faire que si on aime ce sport. Cela se voit : il vit pour la course. »

Le plus jeune pilote en F1

Max Verstappen F1 2015
Max Verstappen imperturbable en conférence de presse en 2015

A seulement dix-sept ans, Max Verstappen s’est retrouvé du jour au lendemain catapulté en Formule 1 dans un milieu qu’il ne connaissait pas ou peu. Lorsqu’on demande à Tost si Toro Rosso a dû adapter sa façon de travailler en accueillant un pilote si jeune à l’époque, l’Autrichien répond : « Pas question. Max était très jeune, c’est vrai. Mais nous n’avons pas fait les choses très différemment des autres pilotes. »

« Il a reçu le même traitement normal que tout autre pilote ayant les capacités de piloter en Formule 1. Je veux dire par là : vous pouvez piloter ou vous ne pouvez pas. Bien sûr, cela représentait un défi pour l’ingénieur [de course] et la direction […]. Avec Max, tout s’est bien passé, il est très facile à vivre. »

« On peut prendre ce moment à Spa [en Belgique en 2014, ndlr] quand il a été annoncé en tant que pilote avec nous. Il y avait plus de médias que pour tous les autres pilotes réunis ce jour-là. Mais Max savait comment gérer cela, et là aussi, il a beaucoup appris de Jos. Je ne me souviens pas que des choses inattendues se soient produites dans sa première année avec nous. Max était déjà assez complet en tant que pilote, il n’y avait presque rien de nouveau ou quoi que ce soit d’autre qui l’ait vraiment surpris. »

Trop rapide pour la voiture

Max Verstappen F1
Max Verstappen au volant de la Toro Rosso à Suzuka

En 2014, Max Verstappen a participé à trois séances d’essais au volant d’une F1 et Tost a pu s’apercevoir lors des ces tests à quel point le jeune Néerlandais était rapide : « Le premier test de Max a eu lieu sur le circuit d’Adria [en Italie, ndlr] pour avoir les sensations d’une voiture de Formule 1. »

« Ensuite à Suzuka, il a participé au GP du Japon lors des premiers essais libres et plus tard, à São Paulo et à Abou Dhabi. Je me souviens exactement de ce qui s’est produit à Abou Dhabi lors des essais : il s’est crashé  immédiatement dans l’un des premiers tours. »

« Et je savais aussi pourquoi : Max était tout simplement trop rapide pour la voiture. A São Paulo, il allait aussi très vite. A un moment donné, je pense dans le premier virage, il a failli perdre la voiture. Mais la façon dont il l’a ensuite rattrapée et récupérée était fantastique. Il n’y a pas eu de tête-à-queue, rien du tout. Pour moi, il est devenu clair une fois de plus qu’il avait le niveau pour piloter pour nous l’année suivante. »

En 2015, Max Verstappen participe à sa première saison en Formule 1 avec Toro Rosso. Cette année-là, le Néerlandais impressionne tous les observateurs alors qu’il a terminé douzième au championnat du monde. L’année suivante, Red Bull crée la surprise en remplaçant le Russe Daniil Kvyat par Max Verstappen en plein milieu de saison à la veille du Grand Prix d’Espagne.

Le dimanche en course, Max Verstappen remportera son tout premier Grand Prix de Formule 1 au volant de la Red Bull et entrera encore un peu plus dans l’Histoire en devenant le plus jeune vainqueur en catégorie reine…

Une Hypercar plus avancée techniquement qu’une F1 selon Button

L’ancien pilote de Formule 1 Jenson Button – qui va reprendre le volant à temps plein à partir de 2024 dans le championnat du monde d’Endurance (WEC) en rejoignant l’équipe Hertz Team Jota dans la catégorie Hypercar – n’hésite pas à dire que cette catégorie est bien plus avancée techniquement qu’une F1.

Jenson Button, qui a pris le départ de plus de 300 courses en Formule 1, remporté 15 courses et le titre mondial en 2009, a disputé pour la dernière fois une saison complète dans la série Super GT basée au Japon en 2019 – après avoir récemment effectué une série de sorties ponctuelles dans plusieurs catégories différentes.

En 2024, Jenson Button rejoindra l’équipe Hertz Team Jota en WEC, pilotant l’une des deux Porsche 963 avec son compatriote britannique Philip Hanson et le pilote danois Oliver Rasmussen.

Lorsque le site officiel du WEC lui demande pourquoi il a choisi de revenir en Endurance cette année, le champion du monde de F1 2009 a répondu : « Et bien, j’y ai couru depuis la F1. J’ai couru au Japon en Super GT, j’étais en WEC en 2018. J’ai essayé pleins de choses différentes…les 24 Heures de Daytona aussi, mais on a l’impression de ne pas maximiser ce qu’on peut réaliser avec des courses ponctuelles. »

« Vous ne tirez pas le meilleur parti de vous-même en procédant ainsi. Donc, je voulais faire une saison complète. On ne s’entraine pas beaucoup avant la saison et je voulais faire une saison entière pour voir ce que nous pourrions réaliser en WEC cette année. »

Une Hypercar plus avancée qu’une F1 !

Lorsqu’on demande au Britannique de comparer les voitures Hypercar avec d’autres machines qu’il a pu piloter tout au long de sa carrière, notamment des Formule 1, Button admet que les monoplaces de F1 restent un cran au dessus en termes d’aéro, mais que techniquement une Hypercar est bien plus évoluée.

« Une voiture de F1, par exemple, est dotée d’une technologie qui atteint des sommets et c’est le summum de l’aérodynamique. » estime Jenson Button.

« Mais elles ne sont pas aussi avancées techniquement qu’une Hypercar. Une voiture LMDh comporte 38 pages expliquant exactement comment fonctionne le volant ! Il y a tellement de boutons que vous pouvez régler de nombreuses choses différentes pour le même problème. »

« Evidemment, la conduite reste la même, mais il y a tellement plus de choses que vous pouvez régler dans la voiture pour résoudre un problème que vous rencontrez sur la piste. La quantité de choses est stupéfiante et cela vous époustoufle. Il faut un certain temps pour s’y habituer. » insiste-t-il.

La saison dernière, Button a eu l’opportunité de rouler avec la Porsche 963 lors de la dernière manche du championnat IMSA aux Etats-Unis (photo d’illustration), l’occasion pour lui de commencer à se familiariser avec toutes les procédures et les différents boutons.

« Oui, j’ai fait le Petit Le Mans à Road Atlanta. » poursuit Button. « J’ai eu une journée d’essais avant la course et je me suis habitué assez rapidement à conduire la voiture, mais il faut un certain temps pour s’habituer à tous les aspects techniques. »

« On a l’impression qu’il y a 20 boutons pour une chose, mais ils le font tous légèrement différemment. Ces voitures sont très intelligentes : elles apprennent également au fur et à mesure que vous conduisez. »

« Vous pouvez identifier certaines des données dans des virages que vous souhaitez modifier et cela changera sans rien toucher – c’est très intelligent mais très complexe. Il faut être un autre type de pilote. Il y a des compétences à avoir sur la piste, mais il faut aussi être un expert en ingénierie. »

Le prochain roulage pour Jenson Button est programmé les 1er et 02 mars lors du Qatar 1812 sur le tracé de Losail.

Alex Albon démoli mentalement par son passage chez Red Bull

Alex Albon est revenu sur une période douloureuse de sa carrière lorsqu’il a été promu chez Red Bull Racing en 2019 en remplacement direct du Français Pierre Gasly en plein milieu de saison.

Le Thaïlandais – qui débutait en Formule 1 cette année-là avec Toro Rosso – s’est retrouvé du jour au lendemain dans un top team, entouré de médias et au centre de toutes les attentions. Mal préparé, le Thaïlandais a beaucoup souffert durant cette période de sa vie.

« En vérité, pour moi en particulier, la plus grande chose à laquelle il fallait s’habituer était tout ce qui entourait [son rôle de pilote]. Une fois que vous faites partie de cette équipe de haut niveau, les projecteurs sont braqués sur vous, bien plus que chez Toro Rosso. » a expliqué Alex Albon dans le podcast High Performance.

« La première course à laquelle je suis allé, c’était en Belgique, et l’attention autour de cet échange [de baquet avec Gasly] était énorme, et chaque erreur, tout ce que vous faites, est critiqué. C’est une place assez chaude. »

Avec le recul, Alex Albon a admis qu’il avait réalisé que, même si son ascension dans les catégories inférieures démontrait son talent, il avait le sentiment d’avoir été mal préparé à rouler pour une équipe aussi grosse à l’avant de la grille, ce qui pourrait expliquer selon lui pourquoi il n’était pas dans le rythme de son coéquipier Max Verstappen à l’époque.

« Au début, j’ai eu du mal à gérer les médias parce que je n’avais pas de manager. Je n’avais personne autour de moi. Donc, en termes de soutien personnel, je n’avais que ma famille. Mais j’y parvenais tout seul. J’allais seul sur les circuit, j’avais mon entraineur pour être honnête, mais nous n’étions que nous deux. »

« Il y a aussi cette culture générale de la course. Quand tu es dans une catégorie inférieure, tu es rapide et il n’est pas important de donner des bons commentaires ou de donner une direction avec un leadership. »

« Lorsque j’étais en F3 et F2, je pouvais acquérir de l’expérience, des compétences, vous apprenez à quoi sert une barre anti-roulis ou pour quelle raison vous devez rouler plus avec la voiture. Vous apprenez tous ces termes d’ingénierie en cours de route. »

« Mais en Formule 1, le niveau d’ingénierie est beaucoup plus avancé par rapport à tout ce que j’ai pu faire en Formule 2, et lorsque j’avais des difficultés avec la voiture, que devais je faire ? Dois-je modifier certains paramètres de mon volant ? Cela aidera t-il mon ingénieur de la performance ? »

« Il y a littéralement 30 ou 40 choses différentes à faire pour résoudre un problème et je n’avais aucune connaissance. Je n’avais aucune expérience, je n’avais jamais rencontré ces problèmes auparavant et j’étais vraiment mal préparé. Je n’avais tout simplement pas cette expérience générale de la course. »

Alex Albon a admis qu’il avait détruit mentalement par cette expérience douloureuse. Mais même si cela a été difficile à vivre à l’époque, cela a fourni au désormais pilote Williams les bases nécessaires pour rebondir – ce qu’il a réussi à faire en 2022 en rejoignant Williams.

« J’ai réalisé à la fin de cette année [2020] que mentalement je n’avais plus d’énergie. Ce qui a également joué un grand rôle, c’est d’essayer d’agir comme si je n’étais pas affecté par cela. Avoir le sourire pour les caméras ou arriver dans le paddock avec le sourire aux lèvres, tout cela a fini par me démolir. »

Retour à la vraie vie 

Alex Albon Red Bull F1 2020
Alex Albon lors de sa dernière course avec Red Bull en 2020

Après avoir été remercié par Red Bull fin 2020 pour être remplacé par Sergio Perez, Albon a découvert « la vraie vie » et a pris le temps de se reconstruire, lui qui a été propulsé en Formule 1 si rapidement sans jamais avoir eu le temps de penser à construire de bonnes bases.

« Ensuite lors de mon année d’absence, il y avait deux domaines dans lesquels je devais travailler. Premièrement, j’avais l’impression d’être trop un « béni oui-oui » chez Red Bull. J’étais trop désireux d’impressionner et de plaire, alors je disais toujours oui à beaucoup de choses – qu’il s’agisse de tâches marketing, de temps passé dans le simulateur ou de « Alex, nous pensons que tu dois faire cette interview, ce sera bien pour toi » ou autre chose. J’ai toujours donné la priorité à l’équipe en premier et j’ai réalisé que mon énergie mentale était bien trop épuisée avant même de monter dans la voiture. »

« La deuxième chose était simplement la performance pure. Où étaient mes faiblesses par rapport à Max [Verstappen]. Pourquoi était il capable de conduire ce style de voiture, pourquoi pouvait il la conduire de cette façon, avec quels domaines de la gestion de course ai-je eu du mal par rapport à lui ? »

« J’ai en quelque sorte créé ces deux domaines, le côté course et le côté non-course, disons. Bien sûr, tout est un seul, et je me suis juste mis à l’ouvrage et je me suis assis avec mon entraîneur, je me suis trouvé un manager, je me suis trouvé un psychologue, un comptable. Les trucs très basiques. »

« Ce qui est très étrange, c’est que j’ai été propulsé si rapidement vers la F1 que je n’ai jamais créé de structure. C’était juste : « ce sont les clés de ta maison, c’est ici que tu vas loger, ceci est ton compte bancaire » et bla, bla, bla. En fait, pendant les deux premiers mois, je me suis laissé le temps de régler tout ça. Je devais réellement vivre et comprendre où va mon argent et ce que je fais. »

« J’avais l’impression que la meilleure chose qui me soit arrivée était de passer du temps loin du sport parce que vous êtes dans la machine à laver, course après course. » a-t-il ajouté.

« Avoir réellement un moment de réflexion sur soi – parce qu’on n’a pas vraiment beaucoup de temps pour réfléchir sur soi – c’était la meilleure chose. Je suis plutôt impitoyable maintenant, à certains égards. J’ai définitivement changé mon approche pour me donner la priorité. La raison pour laquelle je le fais est simple : c’est parce que j’ai besoin de me soucier plus de moi que des autres. »

« Dans cet égoïsme, j’ai réalisé qu’il y avait un équilibre entre être là pour l’équipe et être quelqu’un avec qui l’équipe veut travailler – en raison de sa qualité. C’est moi qui conduis cette voiture, je dois être dans la meilleure position possible. Donc, la façon dont je m’y suis pris était simplement ma compréhension de savoir ce dont j’avais besoin pour être le meilleur. »

« Honnêtement, c’est aussi simple que cela. Que faut-il et comment puis-je devenir le meilleur pilote possible, cela me mettra t-il dans la meilleure position ? C’est ce que j’ai fait. »

Williams prolonge son partenariat moteur avec Mercedes en F1

L’écurie Williams a confirmé à la veille de la saison 2024 de Formule 1 la prolongation de son contrat de fourniture moteur avec Mercedes à partir de la saison 2026 lorsque la nouvelle règlementation sur les unités de puissance entrera en vigueur.

Motorisée par Mercedes depuis le début de l’ère hybride en 2014, l’équipe Williams poursuivra donc l’aventure avec le constructeur allemand lorsque les nouvelles règles moteur seront introduites en F1 en 2026 lorsque les futurs groupes motopropulseurs utiliseront exclusivement du carburant 100 % durable, respectant des normes strictes de durabilité et réduisant la consommation globale de carburant.

Les systèmes électriques du groupe motopropulseur seront également améliorés pour atteindre des performances plus élevées et comporteront un seul moteur électrique de 350 kW, presque trois fois plus puissant que le MGU-K actuel. Le développement des nouvelles unités de puissance devra également respecter les réglementations en matière de plafonnement des coûts.

« Nous bénéficions d’un partenariat à long terme avec Mercedes-Benz et nous sommes ravis d’étendre cette collaboration à la prochaine ère de la Formule 1. » a déclaré James Vowles, team principal de l’équipe Williams.

« L’expertise, le soutien et la technologie que Mercedes apporte s’alignent parfaitement avec les aspirations de notre équipe à moyen et long terme. Cet accord à long terme avec Mercedes est une étape positive et fait partie de nos objectifs pour l’avenir, tout en conservant notre expertise et nos capacités de conception et de fabrication en interne. »

A partir de 2026, Mercedes aura donc deux écuries clientes avec Williams et McLaren – dont le contrat actuel a également été prolongé : « Nous sommes ravis de confirmer Williams Racing comme deuxième équipe cliente que nous fournirons pour le règlement 2026 sur les groupes motopropulseurs. » a déclaré Toto Wolff, directeur de Mercedes.

« La nouvelle d’aujourd’hui met en évidence la force de l’offre Mercedes-Benz en F1 et, plus important encore, non seulement valide, mais renforce, notre stratégie globale en matière de sport automobile. »

« Depuis 2014, nous avons continué à construire et à développer notre relation avec Williams. Alors que l’équipe continue de mettre en place les bases pour se positionner en tête du réseau, nous sommes impatients de les soutenir avec notre fourniture d’unités électriques. »

La durée de ce nouveau contrat passé entre Mercedes et Williams n’a en revanche pas été communiquée par les deux parties, mais on estime que cet accord devrait courir jusqu’en 2030 au moins.

Max Verstappen : « Les Sprints enlèvent une partie de la magie en F1 »

Le champion du monde en titre, Max Verstappen, a une nouvelle fois critiqué les courses Sprint en F1, le Néerlandais estimant que ce format censé apporter plus de spectacle pour les fans fait passer la catégorie reine du sport automobile pour un vrai « cirque ».

Depuis leur introduction en F1, les courses Sprint n’ont cessé de faire couler beaucoup d’encre, certains étant de fervents défenseurs de ce format, alors que d’autres s’y opposent catégoriquement. C’est d’ailleurs le cas de Max Verstappen qui considère que les courses Sprint en Formule 1 enlèvent « une partie de la magie ».

« J’ai toujours dit que je comprenais le côté commercial, mais je me considère comme un pur coureur. » a déclaré le triple champion du monde à AMUS à propos des courses Sprint.

« Cela enlève une partie de la magie. Enfant, lorsque j’allumais la télévision, je me demandais avec enthousiasme ce qui se passerait pendant la course. En tant que fan, vous ne disposez pas de toutes les informations privilégiées sur la dégradation des pneus ou quoi que ce soit du genre. Vous voyez une Red Bull, une Mercedes et une Ferrari sur la grille et vous vous demandez comment cela va se terminer. »

« Une course Sprint permet de savoir plus ou moins ce qui va se passer le lendemain. Sauf circonstances folles – par exemple avec un changement de météo – vous pouvez généralement estimer le rythme de la course [principale] après un Sprint. Donc, je pense que cela enlève de la tension. Peut-être que seul le départ est excitant. »

Le Néerlandais n’hésite pas à critiquer le format général d’un week-end Sprint puisque les pilotes ne participent qu’à une seule séance d’essais libres le vendredi, avant de se lancer directement dans une séance de qualifications qui détermine la grille de départ de la course principale du dimanche. 

Le samedi, les pilotes participent à une nouvelle séance de qualifications [le Shootout] dont le résultat détermine la grille de départ de la course Sprint programmée quelques heures plus tard et dont le résultat n’a aucun impact sur la grille de la course principale du dimanche. 

« Le format n’est pas assez mouvementé. Cela ne me dérange pas d’avoir une seule séance d’essais libres avant les qualifications. Mais avoir de nouvelles qualifications pour le Sprint, cela ne veut pas dire grand chose pour moi car nous avons déjà réalisé les « grandes » qualifications. C’est la séance la plus importante. » a ajouté Verstappen.

« En Sprint, le vainqueur ne gagne que huit points. Les différences avec le deuxième et le troisième ne sont pas grandes. Cela n’a pas beaucoup d’importance. »

Autre point important aux yeux de Max Verstappen, la règle du Parc Fermé qui s’applique immédiatement après les premiers essais libres du vendredi, ce qui veut dire que les équipes ne peuvent plus toucher aux réglages des monoplaces pour la suite du week-end.

« C’est une autre chose. La configuration est verrouillée après les premiers essais libres. Si vous vous trompez, vous êtes coincé dans cette configuration pour le reste du week-end. » insiste le Néerlandais.

« C’est nul ! Cela nous est arrivé au Brésil l’année dernière [en 2022]. Nous avons eu quelques bons week-ends Sprint cette année, cependant, je n’étais pas entièrement satisfait. Avec la garde au sol à Austin par exemple. Mercedes et Ferrari n’ont certainement pas réglé volontairement leurs monoplaces trop bas [Hamilton et Leclerc ont été disqualifiés des résultats du GP des Etats-Unis, ndlr]. »

« Mais une fois que l’on s’engage sur le mauvais chemin, on ne peut plus y échapper. Vous ne pouvez réagir qu’avec la pression des pneus. Et quand c’est fini, vous êtes complétement perdu, c’est ennuyeux. Si on veut continuer à faire des Sprints, nous devons faire des changements à mon avis. »

Lorsqu’on lui demande s’il serait mieux de créer des Parcs Fermés séparés durant un week-end Sprint, Verstappen a répondu : « Oui, un pour le samedi et un pour le dimanche par exemple. »

D’une façon générale, Max Verstappen admet qu’il est quelques fois perdu lors des week-ends Sprint, et c’est pourquoi le pilote Red Bull aimerait du changement : « Pourquoi avons-nous besoin de tous ces trucs bizarres ? Même moi, je me demande quelles sont les règles. Je me sens perdu. C’est un peu comme un cirque. » conclut le triple champion du monde.

Six courses Sprint en 2024

En 2024, max Verstappen n’échappera pourtant pas aux courses Sprint puisque la Formule 1 a confirmé un calendrier de six courses Sprint cette saison. les courses Sprint se disputeront sur le tracé de Shanghai en Chine du 19 au 21 avril, celui de Miami du 03 au 05 mai, celui de Spielberg en Autriche du 28 au 30 juin, celui d’Austin au Texas du 18 au 20 octobre, Sao Paulo au Brésil du 1er au 03 novembre et enfin celui de Losail au Qatar du 29 novembre au 1er décembre.

Si l’Autriche, le Brésil, Losail et Austin ont déjà accueilli une course Sprint dans le passé, ce sera en revanche une grosse nouveauté pour Miami qui accueillera sa première course Sprint, ainsi que pour Shanghai qui fera également son retour au calendrier de la Formule 1 après plusieurs années d’absence en raison de la crise sanitaire du Covid.

Des changements à prévoir ? 

Il est bon de noter que suite aux discussions lors de la réunion de la Commission F1 en novembre dernier, il a été convenu que le comité sportif consultatif discutera plus en détail des changements potentiels au format Sprint avec une proposition qui sera présentée à la Commission F1 pour examen lors de la première réunion de 2024 programmée avant la première manche de l’année.

Szafnauer voit le moteur Renault en F1 à la traîne jusqu’en 2026

L’ancien team principal de l’équipe Alpine, Otmar Szafnauer, affirme que le moteur Renault monté à l’arrière des deux Alpine en F1 accusera toujours un certain retard au cours des deux prochaines saisons en termes de performances par rapport aux unités de puissance des autres constructeurs.

L’an dernier, une analyse lancée par la FIA a confirmé que le moteur Renault souffrait d’un déficit de puissance par rapport aux unités de puissance Ferrari, Honda et Mercedes. Ce déficit – évalué entre 20 et 35 chevaux – a également été confirmé par l’ancien team principal d’Alpine, Otmar Szafnauer, qui affirmait à l’époque que le problème venait de la partie électrique de l’unité de puissance et non du moteur à combustion interne.

Cette situation a donné lieu à des discussions pour permettre à Renault de surmonter ce déficit de puissance par rapport à ses rivaux, mais Otmar Szafnauer – qui a été licencié de l’équipe Alpine en juillet 2023 – a révélé que les adversaires d’Alpine ont refusé à Renault la possibilité de rattraper son retard, l’Américain insistant sur le fait que l’équipe du constructeur français sera donc encore gênée par ce déficit de puissance durant les deux prochaines saisons, soit jusqu’en 2026 date à laquelle une nouvelle règlementation moteur entrera en vigueur en Formule 1.

« La FIA dispose de toutes les données, et je pense que c’est lors de ma dernière réunion de la Commission Formule 1 que la FIA a mis cela à l’ordre du jour. » a expliqué Szafnauer dans un entretien accordé à Peter Windsor sur sa chaîne YouTube.

« Dans la règlementation moteur, nous devions geler le développement pour que Red Bull puisse utiliser un moteur Honda qui n’allait pas être développé – je n’étais pas là – mais il y a eu un ‘Gentleman’s Agreement’ qui stipulait que la puissance du groupe motopropulseur de tous les constructeurs était différente d’un certain pourcentage et qu’ils commenceraient à réfléchir à ce qu’il faut faire pour mettre tout le monde en conformité. »

« La FIA elle-même a dit : ‘Ecoutez, Renault est en dehors de la fenêtre de différence [en termes de puissance] du groupe motopropulseur, nous devons donc commencer à parler de ce que nous devrions faire pour aligner le moteur Renault sur celui des autres’. »

« Nous avons ensuite eu une réunion au cours de laquelle j’ai beaucoup argumenté au nom de Renault pour amener les autres motoristes à faire exactement ce qu’ils avaient promis lorsque le [développement du] moteur était gelé. Mais un Gentleman’s Agreement en Formule 1 en vaut parfois la peine et d’autres fois non. »

« Je pense donc que cet écart – uniquement parce qu’il est vraiment difficile de changer maintenant – persistera probablement jusqu’en 2026. Donc encore deux ans, 2024 et 2025. »

« Nous avons travaillé en tant qu’équipe, mais le problème est que le groupe motopropulseur est gelé. Même si vous voulez le changer, vous ne pouvez pas. Vous ne pouvez apporter des modifications que pour des raisons de fiabilité et cela ne vous laisse pas beaucoup de latitude pour améliorer la puissance de sortie de l’unité. »

« En soi, c’est une lacune difficile à surmonter. Donc, pour être compétitif à l’avant de la grille, vous devez avoir un châssis, des pilotes et tout le reste bien meilleurs que tout le monde pour compenser le déficit du groupe motopropulseur – c’est impossible. » insiste l’Américain.

En 2023, l’équipe Alpine a terminé à la sixième place au championnat du monde des constructeurs avec seulement 120 points marqués en 22 Grands Prix disputés.

Renault pourrait motoriser Andretti

Récemment, Bruno Famin – directeur de l’équipe Alpine par intérim – a indiqué que Renault serait prêt à motoriser Andretti dans le cas où la candidature de l’écurie américaine est acceptée par la FOM. Si tel est le cas, Andretti pourrait alors viser une arrivée en F1 en 2025, mais il lui faudrait alors un moteur puisque Géneral Motors – qui s’est inscrit en F1 en tant que motoriste – ne débutera pas avant la saison 2028.

Mais si les propos d’Otmar Szafnauer s’avèrent exacts au sujet du moteur Renault, Andretti pourrait alors choisir un autre fournisseur moteur pour faire ses débuts en Formule 1…